« Chais pas quoi faire. J’m'ennuiiiie. »

La caravane
juin, 01 2011

La Caravane rentre dans la troisième dimension ! Magique !!

D’après Le Guardian, Baku serait la seconde vile la plus ennuyeuse du monde (classement 2007). Et cela fait déjà une bonne semaine que la Caravane y séjourne, sans trop savoir quand elle pourra voguer vers d’autres horizons…

Alors, comment s’occuper dans cette ville sans grand intérêt ? Facile !

1. Jouer au grand jeu de piste « Visa : Tu l’auras ? Tu l’auras pas ? »

Ici, nous avions deux demandes de visas à effectuer : le kazakh et l’ouzbek.

Dès notre arrivée, nous fonçons donc vers l’ambassade du Kazakhstan dont nous avons trouvé l’adresse sur Internet (étant entendu que l’office du tourisme a la taille d’une studette parisienne, avec une employée aussi mignonne qu’incompétente). Nous partons à pieds, un plan de la ville dans la poche… nous marchons, marchons… Au bout de 4 heures, nous trouvons l’adresse… mais pas l’ambassade qui a déménagé ! Une heure de marche supplémentaire nous permet de trouver ladite ambassade dans un quartier en rénovation, plein de maisons Playmobil géantes, bien peintes et bien clinquantes*.

Mais évidemment, nous trouvons porte close ! Et ça n’est qu’un début…

Je ne vous ferai pas le détail fastidieux des démarches, mais ça nous a bien occupé, et nous a fait traverser la ville en long, en large, en travers, et à plusieurs reprises !

Car faire une demande de visas ne se résume pas à remplir un formulaire et à récupérer un papier 5 jours plus tard. C’est bien plus compliqué que cela, surtout quand vous faites deux demandes en parallèle ! 4 allers-retours au consulat kazakh, 2 allers-retour au consulat ouzbek, et 3 visites en 2 banques différentes auront été nécessaires pour obtenir enfin ces beaux stickers collés dans nos passeports !!! Résultat : en plus des prix des visas (60€ pour les deux KZ, 150€ pour les deux UZ), il nous a fallu débourser l’équivalent de 40€ de taxi.

Mais par bonheur, le personnel des ambassades est charmant.

En particulier au consulat ouzbek ! Le jour de notre première visite à l’ambassade, les bureaux sont fermés. Nous voyant dépités, un jardinier nous demande de patienter 5 minutes et sort son téléphone portable. Il appelle Monsieur le Consul en personne… qui débarque un quart d’heure plus tard ! Il nous reçoit sans chichi et nous fait remplir les formulaires sur un coin de canapé. Et comble du comble : il accepte de nous faire les visas plus rapidement que prévu, nous faisant économiser une journée et un énième aller-retour en taxi. Nous partons donc avec un gros a priori positif sur ce pays :-)

Ça y est, on les a :-)

* : Pour les voyageurs que cela intéresse, la nouvelle ambassade du Kazakhstan à Baku se trouve près du Grand Hotel Europe, au nord-ouest de la ville.

2. Jouer aux apprentis mécaniciens

Comme nous vous le disions plus tôt, nous avons des petits soucis avec nos vélos. Il nous faut remplacer chaînes, plateaux et pignons.

Nous partons donc en mission dans LE bike shop de Baku (encore une fois, à l’autre bout de cette ville, trop grande à notre goût !). Là bas, comme d’habitude, quelques VTT flambant neufs, 3 klaxons, et c’est à peu près tout.

Il nous faut nous rabattre sur une autre solution : commander par Internet ! Jörg nous trouve un site qui se révèle être une mine d’or. Mais problème n°1 : je ne connais pas le nom de la moitié des pièces qu’il faut commander. Problème n°2 : pour chaque produit, on me propose 25 références. Mais qu’est-ce que j’en sais moi, s’il faut prendre la référence M565 ou XT675 ??? Jörg se fout de moi en me disant que c’est effectivement un peu plus compliqué que de commander un T-shirt sur h&m.com… Passons… Je finis quand même par faire mon choix. Mais où se faire livrer ? À la guest house, on ne le sent pas trop… On décide d’aller demander à l’ambassade de France. Madame la Consul nous reçoit en personne (décidément, on a la classe). Pragmatique et directe, elle accepte !

Il n’y a plus qu’à attendre… Depuis on consulte le site de DHL Express toutes les 5 minutes en espérant que le colis ne reste pas bloqué à la douane et arrive à temps. Finger crossed !

Ensuite, il faudra mettre les mains dans le cambouis. C’est là qu’on va rigoler !

3. Jouer aux devinettes avec la compagnie de ferry.

Pour quitter Baku, nous devons prendre un ferry nous emmenant à Aktau, au Kazakhstan. Nous avons lu partout sur les blogs que c’était la croix et la bannière. On décide donc de s’en préoccuper en avance en allant faire un tour au port. Mais il faut déjà le trouver ! (Bon sang, mais pourquoi on ne trouve jamais rien du premier coup dans cette ville ?). Au bout d’une ruelle, nous finissons pas le trouver. Il y a là une cahute, à la limite de l’Algeco. Nous poussons la porte et trouvons un homme en uniforme, avachi sur sa chaise, grignotant des graines de tournesol, et regardant la télé. Monsieur ne parle évidemment pas anglais et quand il nous entend dire le mot « Kazakhstan », il nous fait comprendre qu’il ne sait rien sur rien et que nous ferions mieux de partir.

Nous retentons notre chance le lendemain pour obtenir à peu près les mêmes informations…

Apparemment, le bateau ne part que quand il est plein. Certains voyageurs ont attendu 2 jours, d’autres 12 jours. La plupart ont campé sur place pour être sûrs de ne pas louper le bateau… ce que nous aimerions éviter vu la tête du port (en un mot : glauque).

La consule de France nous a donné les coordonnées d’un mystérieux homme, qui pourrait nous aider à obtenir des infos et à acheter des tickets… moyennant finance évidemment. Ça a l’air un peu trouble mais nous allons tout de même lui passer un coup de fil. D’une façon ou d’une autre, il nous faut quitter le pays avant le 16 juin : date de fin de validité de notre visa !

4. Autres activités

Lorsque vous avez fait tout cela, il vous reste encore un peu de temps libre.

Vous pouvez alors :

  • imaginer des itinéraires bis si tel ou tel visa s’avère impossible à obtenir (le visa chinois par exemple…)
  • compter les bateaux pétroliers voguant sur les flots marronnasses de la Caspienne
  • rencontrer l’association de cyclistes de Baku (ils sont 10, mais super motivés !)
  • vous essayer au marchandage dans l’un des bazars de la ville (pas trop notre truc, va falloir s’y mettre !)
  • transformer une bouteille de Yop en petite boîte à sel (mais bon, là, c’est que vous êtes au bout du rouleau…)
  • découvrir enfin le Magicien d’Oz (version simplifiée et illustrée pour enfant… seul bouquin en anglais trouvé pour le moment !)
  • papoter avec les divers clients de la guest house qui mériteraient un article à eux tout seuls : photographe allemand théoricien de tout et de rien (il nous a tenu la jambe 10 minutes sur son aversion des yahourts emballés en TetraPack. Passionnant.), Hollandais débile et voleur de petit-dej (le jour où je fais du pain perdu en plus !! Il tient pas à sa vie ou quoi ??!!), Anglais sexagénaire illuminé qui trouve tout « fantastic ! », équipe de raid 4×4 hollandaise qui nous file des tuyaux sur les routes kazakhs).

Avec les images, on devrait comprendre…

Bref, comme me répondait ma maman lorsque je lui lançais des « je m’ennuiiiiiiiie » désespéré : on a TOUJOURS quelque chose à faire… même à Baku !

Camille.

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  1. Jul la couse

    good luck !! pas drôle tous les jours mais après cette épreuve que du BON!!! et en plus vous êtes en pleine forme alors on dit TOP!! bises à tous les 2!
    PS: beau mini pc HP :-)

  2. Les Planches

    Je ne sais pas si à vos heures perdues vous avez appris à vous servir de votre appareil photo, mais on est admiratif de votre talent…Ne me dites pas que toutes les phots que nus avons vues jusqu’à maintenant sont aussi des illusions d’optique !
    Camille tu aurais dû emporter un petit ouvrage de « dame ».
    De tout coeur j’espère que vous aurez les pièces des vélos et que le bateau passera dans les jours qui viennent !

  3. Gus

    Elle est énoooorme cette photo.
    Très bon le coup du coup de fil au consul, vous êtes des stars.
    Et on adore lire vos récits. A quand un petit Skype?
    On vous embrasse fort, les Rob’s

  4. jojo G

    et quand on s’ennuie on met du gros post!

  5. Beaumont Michel

    Quel talent pour nous faire partager votre quotidien, on se croirait presque à vos cotés.

  6. Obrasil

    Que de choses que Papy Snack et Mamille pourront raconter leurs petits-enfants …. Courage ! Biz

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