Boukhara – Samarcande : 3 histoires
7998…7999…8000 ! 8000 km ! Heureux comme des papes, nous nous arrêtons devant les halles d’un village pour célébrer nos 8000 kms ! Pour fêter ça, nous décidons de sortir le grand jeu : acheter un melon ! Notre entrée dans les halles provoque une réaction que nous connaissons désormais bien. Silence, regards étonnés, messes basses puis l’individu le plus hardi s’approche et nous demande d’où-venez-vous-où-allez-vous-parlez-vous-russe ?
Ces formalités d’usage effectuées, nous pouvons commencer notre « shopping ». Nous achètons le melon et pensons repartir aussitôt. Taratata ! Tu te crois où mon garçon ? Là, tu es en Asie Centrale, tu es un « touriste » (le mot que nous entendons le plus nous concernant…avec parfois notre nationalité imaginaire accolée. Nous avons ainsi eu le privilège de passer pour allemands, americains, portugais ou… vietnamiens !), tu es un touriste donc et il faut discuter, raconter ton histoire.
Une marchande, puis deux puis une douzaine entourent Camille pendant que quelques ados regardent, en « experts », mon vélo. Nous décidons de faire la « photo souvenir » des 8000 avec tout ce beau monde. Puis on nous offre du yahourt-qui-pique (humm, c’est bon d’avaler ça après une tourista, n’est-ce-pas Camille ?), des fruits, des friandises. Nous faisons de nombreuses photos et puis, d’un petit poste radio jaillit une musique. Quelques minutes plus tard, qui est-ce qui brûle la piste, en dansant la gigue ouzbek ? C’est ma Camille, toute en ondulations ! Moment magique, à jamais enregistré sur un support numérique…Je suis ensuite à mon tour embrigadé dans la farandole, mais j’ai la caméra à la main, éteinte à ce moment là…Honneur sauf, pour cette fois. Et les Ouzbekes se rappelleront longtemps mon petit swing-déhanché-wave qui fera désormais fureur dans tous les thés dansants locaux…
Nous repartons sous les vivas des dames, que nous n’aurions pas pu plus divertir en cette fin de journée !
Avant d’arriver à Samarcande, nous sommes interpellés à un contrôle de police. Pas de panique, nous y sommes désormais habitués. Les gestes et les questions du policier sont pleins de dédain, nos réponses le seront donc tout autant. Pendant « l’interrogatoire » habituel, un type débarque, sert la main du policier en lui glissant quelques billets. Le policier est-il gêné par ce bakchich trop visible ? Pas du tout, pourquoi ? Au contraire, il nous montre la liasse de billets et nous demande « Et vous ? ». Alors là mon coco, tu peux te brosser, tu n’auras pas un sum (la monnaie ouzbeke) de notre part ! D’ailleurs, comme nous ne parlons ni russe ni ouzbek, il se lasse vite de nous, comme un enfant d’un jouet cassé et nous laisse filer…
A 40 km de Samarcande, nous luttons contre un vent de face assez pénible, sur une route en état très…post-soviétique…
Cela dit, il fait beau, il fait chaud et la perspective d’arriver à Samarcande nous donne des ailes. Je roule joyeusement, avec ce sentiment de ne faire qu’Un avec mon vélo. Mais mon vélo, lui, décide de faire Deux avec…lui-même ! Guidon cassé !
Il est bidon mon guidon, dis donc !
Nous nous posons sur le bas côté pour essayer de le réparer temporairement : Camille récupère ma sacoche avant, je refixe la barre et nous repartons. Quelques kilomètres plus loin, je ne roule plus qu’avec un demi-guidon, tenant tout de même l’autre morceau pour freiner !
Heureusement, nous arrivons à Juma, une petite agglomération qui est dotée d’un bazar. A peine arrêtés devant le bazar qu’une vingtaine de gaillards entourent les vélos. Les questions fusent, les mains trainent. La chaleur et l’état de mon vélo me tendent un peu et j’adopte un comportement pas très agréable, en répondant aux questions en français et en retirant les mains qui entourent mon guidon, avec le même geste que j’écarte les mouches pendant la sieste…Pas très sympa, mais efficace. Quelques minutes après notre arrivée, comme souvent quand nous avons des soucis, un ange débarque. Cette fois-ci, notre ange est Sobir, un jeune Ouzbek qui a étudié en Malaisie, ce qui lui permet de parler anglais (yeah !). Il nous sort de ce cercle de fous furieux, nous amène dans un coin plus calme, puis m’entraîne au bazar, rayon « cycles »…où nous trouvons un guidon de remplacement (totalement inespéré en si peu de temps !). Guidon offert par Sobir !
Je fais une réparation dont j’ai le secret, c’est-à-dire foireuse et temporaire mais plutôt amusante !
Grâce à elle, nous atteignons Samarcande quelques heures plus tard ! Nous allons y rester plusieurs jours. Objectifs : découvrir la ville, prendre des forces… et réparer les vélos qui en ont plus que besoin.
A bientôt
Marc
PS : pour les photos, il va falloir attendre un peu, les connexions web étant ici aussi rapides qu’une transaction au Bazar…
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8000 km ! Whaou !!! c’est impressionnant !
Marc, n’oublie pas de mettre le film de Camille …
on attend les photos avec impatience.
Bons baisers
Samarcande… Samarcande, ca me dit quelque chose tient… a mon tour de mettre tout ça en équation.
Caravane à Pédales = (Voyage + Imaginaire + Aventure) * Dessein / Dessin x 3,1415 x ( Pratt + Samarcande ) = « La Prison Dorée de Samarkand »!!!!!
Si vous ne l’avait pas lu, je vous forcerai à votre retour, vous me dirai si ça a changé depuis 1920.
Sinon, j’ai pensé a vous cette après-midi en lisant un article (merci XXI) sur un dénommé Olivier Lemire qui balades pedestres faisant et « frappé » par les noms de lieux-dits plaque tout pour marcher de « La vie » (dans la Creuse) à « La mort » (dans le Doubs) le plus directement possible en saisissant pleins de petits moments sur la route.
S’en suivront des marches « D’enfer » à « Paradis », d’ »Haine » à « Amour », d’ »Ombre » à « Lumière », … En 2009, il a réalisé, dixit, une « quête géographique des clés d’accès au Bonheur », qui l’a fait partir de Plaisir et passé par « La jouissance », « le malaise », « l’espoir », « la santé », « la sagesse », « l’esprit », « le malheur », « maintenant », la beauté », « la foi », « la souffrance », « l’inquiétude », « la conscience ».
Je me disais qu’il y avait de la caravane à pédales dans tout ça.
8000 bornes bravo ! çà fait 4 allers-retours Lille-Marseille ! qui auraient été très répétitifs alors que là, quelle aventure, que d’aventures mais surtout que de rencontres et quelle belle moyenne : 8000 km en 162 jours soit près de 50 km/jour : une moyenne quotidienne inférieure certes à celle de Janie LONGO qui, pour votre info et pour l’exemple, Camille, vient à 52 ans de remporter le championnat de France du contre la montre.
En me souvenant de votre départ, vous voyant disparaître place de la République, pédalant gaiement jusqu’à votre première crevaison place d’Italie, quelques questions se posent sur votre attitude vélocipédique :
Combien de km en danseuse, en roue libre, les mains crispées sur les freins, le nez dans le guidon, le regard dans les nuages, les mollets tétanisés par le froid ou la fatigue, la mine défaite par le découragement – à vous lire toujours passager et fugace -, le moral oscillant du raz des pédales au sommet du galure ???
Et dire qu’ici nous regardons le Tour de France – certes surtout pour essayer d’entrevoir Matthieu qui conduit un camion PMU dans la caravane publicitaire – qui nous donne des images de cyclistes pédalant comme des boeufs, tristes, hagards d’avoir roulé trop vite. Tout le contraire de vos photos pleines de sourires.
Bravo continuez… à votre rythme.
Attendant les photos de votre joie d’être arrivés à Samarcande.
J’espère quelques photos de moitiè de guidon pour essayer d’imaginer la position du velocipediste .vs etes impressionnant de tenacité et vs saite la mm baraka jusqu’à votre retour
Pleins de baisers
Et le flic, vous avez pas essayé de le faire danser lui aussi ?
Y a ceux qui pédalent en danseuse ( Richard Virenque supporter for ever
), et ceux qui pédalent… et qui dansent ensuite ! Prochaine étape : pédaler sans les mains ( comme ça, pas de souci en cas de pb de guidon !)
Bonjour,
aujourd’hui, le tour de France passe à Erquy.
Le tour de France, c’est une centaine de petits joueurs qui se contentent de 1000 km, en entrant dans des bus climatisés à la fin des étapes, et en ne roulant pas toujours aux apéros locaux !
Je ne sais pas si tu te souviens de la dernière fois que c’était le cas Marc ?
Tiens, si je me refaisais un foot, 7 ans après !
Bye
F.
A Nonant avec les petits « Vaulx » très sages, ils vous embrassent très fort et nous aussi. Nous attendons avec impatience des nouvelles du guidon. Essayez de ne pas casser vos selles, c’est un autre problème pour pédaler sans. Mais j’admire Marc, car moi je n’ai jamais su faire du vélo « sans les mains »….
Oh que de nouvelles, je ne suis pas allée sur le blog depuis le 13 juin (beaucoup de déplacement et d’actualités HPiènne et Nowadienne) et j’en avais des post à rattraper. Que d’aventures depuis presqu’un mois! En tout cas toujours autant de plaisir de vous lire ! En tout cas ici, pour les news, les Nowad ont assuré (malgré quelques problèmes techniques sur scène) un concert au divan du monde et sont ok pour vous savez quoi … En tout cas je pense bien à vous et je vais me remettre une alerte pour vous lire plus régulièrement, bien dommage de ne plus avoir les notes sur Fesse de bouc. Bisous à tous les 2 ! Vous êtes toujours mes idoles!!!!
J’aurais tellement aimé vous voir danser et faire la farandole dans un marché! Heureusement il y aura des photos. La prochaine fois, Camille, j’espère que tu immortaliseras le déhanché de Marc. A votre retour je compte sur une démo!
Que Samarcande vous éblouisse!Vivement les photos!
Bisous
Bonjour,
Un petit message de la part de Manou et papy : dimanche 10 juillet : bon anniversaire à Camille et gros bisous.
Je joins mes voeux aux leurs : bonnes jambes, bons vélos et surtout bonne santé pour tenir la route.
Continuer à faire de belles photos : cela nous fait voyager à travers vos yeux.
Ohé du vélo ! Ya quelqu’un ?
Incroyables vos aventures, et votre énergie intacte malgré les galères, vous êtes plus increvables que vos vélos
Vous lire et découvrir vos photos est toujours aussi passionnant. Vivement les prochaines, bises à vous deux, take care! Steph
je ne sais ou tu seras, Camille en ce jours si particulier de ton anniversaire ,mais je te le souhaite pleins de bonheur, de joies et surtout qu’il te permette de réaliser tes plus beaux reves .Pleins de gros baisers tante Biquette
Petite pensée spéciale pour toi Camille ….BON ANNIVERSAIRE . Papy et Manou se joignent à nous pour t’envoyer plein plein de bisous.
Nous te couronnons de félicitations pour tous tes exploits et te souhaitons une méga forme pour les quelques kilomètres restants….
Bon anniversaire, chère Camille, nous pensons bien à vous deux durant cette journée où nous nous retrouvons tous pour inaugurer le poteau tout neuf du Bois de Peley. Puis grand pique nique à la cabane.
Bravo pour votre magnifique périple que vous nous permettez de partager quelque peu par vos photos et vos commentaires de professionnels.
Je vous embrasse très fort.
Tous les Chambord, petits et grands, te souhaitent une TRES BON ANNIVERSAIRE Camille et embrassent aussi Marc.
Vous nous avez manqué aujourd’hui mais l’ambiance à la cabane était très bonne tout de même.
Donnez nous des news …
Chère Camille,
il y a 28 ans, naquit un beau matin d’été, à la maternité de la Montagne à Courbevoie, une jolie petite fille que sa maman appela Camille. Je m’en souvient, j’étais là. De nombreuses années ont passé depuis; la jolie petite fille est devenue une plaisante jeune femme qui construit sa vie avec détermination. La voici aujourd’hui à des milliers de kilomètres de Courbevoie, occupée à analyser la société et la géographie. Bravo pour cet audacieux projet, mais surtout aujourd’hui: bon anniversaire Camille! Ainsi donc bonne route ainsi qu’à Marc « and take care with you »tout les deux.
Valery
on vous admire tous les deux !!! bravo bravo pour cet exploit que vous accomplissez avec une sérénité déconcertante . vos récits toujours aussi passionnants. de grosses bises à camille pour son anniversaire que nous avons fêté dignement hier en famille.
Bonne route
Bon anniversaire, 28 ans comme le rappelle Papa, je croyais que c’était encore mon âge !! Je pense qu’on reste toujours un peu bloqué sur 28 …
J’en profite pour vous redire que je suis fière de vous et que vous nous manquez beaucoup. J’espère que vous pourrez vous connecter sur Unefamilleformidable pour que vous voyiez qu’on pense toujours à vous.
Sève
Ouh la la, comme j’avais pris du retard sur vos chroniques (depuis que vous avez quitté facebook, je ne reçois plus d’alerte sur les nouvelles publications et comme j’ai le cerveau en compote ces derniers temps…) Mais du coup, c’est sympa de lire plusieurs chroniques à la fois. Alors, avec beaucoup de retard, j’envoie un gros bisous à Camille pour les petits soucis de santé qu’elle a eus sur la route récemment, j’étais vraiment désolée pour elle en lisant ces lignes, d’autant plus qu’ayant un tout petit peu bourlingué (dans une autre vie!..), j’imagine très bien la pénibilité de la situation!!!
A part ça, vos photos sont très chouettes et me font découvrir des lieux que je ne pouvais même pas imaginer et de surcroît magnifiques!
Et puis, c’est rigolo de voir la culture commune de ces pays d’Asie Centrale d’avec la Turquie (les turcs étant originaires de Mongolie, ils ont essaimé au fur et à mesure de leur avancée vers l’ouest). Par exemple, le dernier désert dont vous parlez: « Kyzylkoum » veut dire Sable roux en turc (« kizil kum »).
Par ici, ça pouponne toujours. Maël a déjà 3 mois passés et fait plein de sourires. Il se joint d’ailleurs à moi pour vous envoyer une grosse bavouille!!!