Ici à Nagano…

La caravane
nov, 09 2011

Kyoto derrière nous, nous nous dirigeons vers la lac Kiwa. Nous avons prévu de le longer puis filer ensuite plein Est, à l’assault des « Alpes Japonaises ». La météo (quoi ? Une journée de pluie ! Ça ne nous était pas arrivé depuis…un bout du temps !) et l’urbanisation à l’excès sur les bords du lac nous font changer les plans : direction plein Est plus vite que prévu.

Dans un coin de notre tête, nous avons un objectif, trouver la campagne nippone, car il faut le dire, après plusieurs mois dans des paysages largement ruraux, la densité urbaine ici est un changement plutôt radical.

Dans la plaine de Gifu, nous roulons, comme entre Kobe et Kyoto, à travers des villes, des banlieues, des villes, des banlieues. Lorsque nous traversons quelques champs de riz, c’est l’extase, un grand bol d’air, un repos visuel. Il nous reste alors environ une semaine de route et commençons gentiment à faire le deuil des espaces sauvages. Pour la première fois depuis le début du voyage, nous testons le « camping sauvage citadin ». La tente est plantée sur un petit terrain vague, entourée par des maisons. Curieux…

Mais en voyage itinérant, la persévérance est récompensée. Avec les premières collines du paysage, à la sortie de la plaine, les maisons commencent tout doucement à s’espacer et puis, en grimpant un col, ça y est : nous sommes dans la forêt ! Les jours suivants, nous découvrons les « Alpes Japonaises », dans la région de Nagano. Les cols ne sont pas très hauts mais nous en passons un ou deux par jour : les jambes se raffermissent et les estomacs ont besoin de se remplir régulièrement, ce qui n’est pas chose aisée car notre réchaud est en panne…Nous carburons aux « onigiri » (boules de riz fourrées au poisson), tentons de nous préparer nos propres sushis et dégustons des « kakis » dont la campagne (ouiiii, nous l’avons enfin trouvé !) est remplie.

 

Fraîcheur, humidité et short à fleurs : la forêt japonaise…

Nous découvrons qu’au Japon, l’hygiène est primordiale. Nous n’allons pas jusqu’à porter des masques et des gants blancs comme certains, mais nous n’assumons pas vraiment notre odeur… Heureusement, les Japonais ont inventé « l’onsen » ! Des bains publics (hommes et femmes séparés) où l’on peut se laver et surtout se prélasser dans un bassin alimenté par une source chaude naturelle. Un vrai régal pour les sportifs. Surtout que les deux fois que nous y sommes allés, nous étions les seuls. Toujours plus agréable que de partager son bain avec papis et mamies dénudés…

 

Les couleurs de la campagne japonaise en novembre

 

Les couleurs d’Automne des feuilles sont ici très réputées (beaucoup de festivals les célèbrent). Nous avons l’occasion de les admirer à foison pendant que nous grimpons, nous grimpons. L’effort nous vide l’esprit, les arrivées au sommet nous gonflent l’ego et les descentes successives permettent au manteau de Camille de s’envoler vers d’autres horizons…

Après plusieurs jours de ce traitement (et l’achat d’un joli coupe-vent pour Camille), nous arrivons devant son Altesse. Aussi grand, étonnant, majestueux et volcanique soit-il, le Mont Fuji n’en reste pas moins très timide. Nous tournons autour pendant presque 48 heures sans jamais réussir à le voir dans son intégralité : il reste caché dans le brouillard.

 

Au delà du brouillard, toujours plus haut, le sommet du Fuji.

Sans rancune, nous le laissons derrière nous, dormons une dernière fois sous la tente au Japon (la prochaine fois qu’on la sort, ce sera peut-être quelque part en Californie. Je n’en reviens pas !), à quelques kilomètres de Tokyo et filons vers la mégalopole, où nous restons jusqu’à dimanche matin.

 

Sous le soleil de Novembre, le compteur affiche : 13 000.

Marc

PS : je voulais vous rédiger un article uniquement sous la forme de « haïkus », ces courts poèmes japonais puis j’ai changé d’avis. Je me suis dit que ce serait plus amusant si VOS commentaires étaient cette fois-ci uniquement sous forme de haïkus…

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  1. les Planches

    Tu mets la barre trop haut pour nous, Marc ! Même avec une longue recherche sur internet, pas capables de vous faire un haiku, ce matin…mais plein de bises, ça on sait faire.
    Les merveilles continuent, belles images, et ce coquin de Fuji qui a joué à cache cache, trop dommage. Si j’ai bien compris, il fait très souvent le coup !

  2. annick

    Ca parait effectivement formidable d’avoir parcouru la campagne japonaise. Nous nous faisons un idée de ce pays rempli de buildings et de monde, avec quelques gueishas par-ci par-là! Visiblement vous y avez vu autre chose. Merci de nous le faire découvrir par blog interposé!
    On vous embrasse.
    Chevigny & co

  3. Evelyne

    Que de belles choses vous nous montrez. Nous aimerions bien être à votre place. Votre case mémoire va-t-elle être assez vaste pour vous mémorer ces 13 000 km parcourus et les suivants à venir. Nous sommes pleins d’admiration devant vos exploits !!!
    Grosses bises à tous les deux.Evelyne

  4. malouins

    De l’automne la montagne rougeoie
    Mais les bambous vigoureux
    vivent leur printemps.
    Haiku de Sôseki;

    Peut-être devriez-vous investir dans un kamiko avant de quitter Tokyo ?
    Bises à vous deux

  5. jul la couse

    la brume se lève
    la caravane roule
    et nous sourions.

    c’est bref et efficace non? sinon j’ai trouvé ça :
    Dans la vieille mare,
    une grenouille saute,
    le bruit de l’eau.
    bref les Haiku ne sont pas toujours très clairs dans l’approche :-)
    ouah dans 1 semaine vous etes en californie… bah là je suis épatée…
    bisous

  6. Joss

    Vos coups de pédales
    Nous rapprochent et régalent
    Sonne l’amitié

    Version ch’tiser:

    Ramen’ eud gif hein
    Avec eud gonz qu’on fet’ cha
    El flot d’el bière tin !

  7. Jesse

    Nous nous verons bien tot a San Francisco! Enjoy the last few days in Japan, safe journey, and see you soon at the Golden Gate!

  8. Camy

    Les senteurs de la forêt
    Aux cerisiers qui fleurissent
    La nature.

    Car ne fût pas dit
    Que la signification
    dût être compréhensible.

  9. lorène

    Quel parcours faites-vous aux US ? S’il vous faut des adresses à LA, il doit nous en rester encore qqunes sous le coude… let us know!
    P.S. j’imagine déjà deux petits vélos au milieu des millions de voitures sur les freeways du county!! Déjà que là-bas les piétons sont pris pour des fous, alors les cyclistes…
    A moins que vous ayez pris goût à la montagne et que vous ne preniez par l’intérieur des terres ???

  10. Reno

    Aaahhhhhhhh

    Je vois avec plaisir que le Haiku fait son GRAND come-back.
    Je ne resiste pas à vous dédicacer mon « traditionnel » Haiku ecolo ;-) let’s play! :

    En ce monde flottant
    Devenez bonze en chef
    Et vous ferez la sieste !

    Natsume SÔSEKI

    Saï,
    Reno (Haiku Master ;-) )

  11. Laroche

    13000 Kms!…bravo. Vous êtes en pleine forme, c’est formidable.
    Je vais transmettre à Papy et Manou.
    A plus.

  12. jojo G

    … il pleut de la choucroute.

  13. Ani

    L’enfant tète
    La mère lit
    Et rêve de voyage

    Me revoici sur votre blog après une longue absence. Quel bonheur, vos anecdotes, vos photos, vos bonnes bouilles (dites-moi, Camille garde ses jolies joues mais il aurait pas FONDU Marc?..)

    Bisous!!!

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