Un toit sur la tête

La caravane
nov, 11 2011

Le Japon, on le sait, est une destination chère (dernier exemple en date, un banal cartable d’enfant coûte 300 € au supermarché ! Et il n’y a même pas Hello Kitty dessinée dessus, trop naze !).

La question du logement était donc assez délicate pour la Caravane à Pédales. Un ryokan (petite auberge traditionnelle de charme) peut vous coûter 200 € par tête, une nuit dans un de ces absurdes hotels-capsules 60 € minimum ; et la plus économique des auberges de jeunesse demande 40€ par personne… Bien au-delà de notre moyenne théorique de 7€ par nuit et par personne.

Mais la Caravane a de la ressource, et est fière d’avoir vécu trois semaines au Japon sans débourser une seule centime de yen en hébergement ! Comment avons-nous fait ?

 

À Kobe, Kyoto et Tokyo, nous avons réussi à trouver des hôtes généreux (français et américains) grâce à Warmshowers et à la débrouille de Marc (il lui suffit de taper deux mots dans Google pour vous trouver des nouveaux amis dans une ville inconnue. Respect).

 

Mélodie et Alex, nos (fabuleux) hôtes de Kyoto

 

Entre temps, nous avons toujours réussi à bivouaquer.

Tout cela est bien beau mais… ça ne fait pas rencontrer beaucoup de Japonais, n’est-ce pas ? (Enfin si quelques uns, mais toujours des vieux qui refusent de vous prêter un bout de jardin pour planter votre tente. On nous a fait le coup 3 fois ! Pas cool les vieux nippons…).

 

Mais ce qui devait arriver arriva, et la bonne étoile de la Caravane à Pédales se mit au travail, comme d’habitude.

Un soir, alors que nous ne sommes plus très loin de Tokyo, nous trouvons un terrain au bout d’un chemin pour poser notre tente. Il y a quelques maisons alentours. Nous allons sonner à la maison la plus proche pour se présenter à nos voisins d’un soir. Une mamie avec le bras en écharpe nous ouvre et prend peur en voyant nos têtes de blancs-becs. En gros, elle nous claque plus ou moins la porte au nez, gentiment cela dit.

Qu’à cela ne tienne, nous nous installons. Il faut bien dormir quelque part !

Peu après, Mamie Bracass’ revient avec une de ses copines pour regarder ce que l’on traficote et tente de nous décourager « Il va faire très froid cette nuit ! ». Mais oui ma bonne dame, mais je crois que vous ne savez pas à qui vous parlez, aux champions du camping sauvage madame ! Elles laissent tomber.

Plus tard, c’est un homme qui vient nous voir, appelé par Mamie Bracass’, et là c’est le sketch ! Une heure de palabre et de « tournage autour du pot à la Japonaise » (tout un art). Tout y est passé ! Il va faire froid, il va pleuvoir, il n’y a pas de toilette, il va y avoir du vent, le terrain n’est pas droit, et bla bla bla. Nous faisons les idiots et décidons de rester coûte que coûte tant que l’on ne nous dit pas clairement « Vous ne pouvez pas rester là ». Ce qui peut prendre une heure, un mois, voire plutôt un siècle avec un Japonais ! Pas envie de démonter la tente, de rééquiper les vélos, de repédaler, d’avoir à trouver un autre terrain, de remonter la tente, le tout sous une nuit tombant à vitesse grand V dès 16h30.

 

Mais notre homme est vraiment embarrassé. Au bout d’un certain temps, il nous trouve une solution. Il nous trouve même LA solution : nous sommes logés dans la « community house » (genre maison des associations), au chaud sur un tatami avec eau courante et WC. Ah bah voilà ! Là, c’est d’accord ! (les raccros…)

 

Une nuit au chaud, on ne dit pas non. Surtout quand c’est dans une maison traditionnelle !

 

C’est Naomi qui nous y emmène (l’une des dix personnes que cette petite anecdote aura mobilisées). Naomi est aussi très gênée que nous ayons été délogés. Et pour se faire pardonner… nous invite à dîner chez elle ! Miracle ! C’est donc grâce à cette histoire mal embarquée qu’une Japonaise nous ouvre ses portes. Quelle chance !

Elle est très heureuse de nous faire découvrir une vraie maison japonaise, avec tatamis dans les chambres, de l’électronique du sol au plafond (assez inutile dans la plupart des cas), des meubles anti-sismiques (système d’accrochage particulier), des télés dans toutes les pièces et tout le confort japonais. Car les Japonais aiment le confort ! C’est ainsi qu’un monstrueux fauteuil massant trône au milieu du salon, accompagné d’un boîtier chauffe-pied électrique, sans oublier l’improbable nappe-couette. La grande classe !

C’est un plaisir de partager une soirée avec cette mère de famille qui nous en apprend plus sur la vie quotidienne et les habitudes des Japonais. Nous sommes aux anges !

 

Naomi faisant une offrande dans le temps Shinto d’Oyama. Pour prévenir la divinité qu’on lui a fait un petit cadeau, on sonne la cloche !

 

Nous faisons même durer le plaisir puisque Naomi nous propose une visite des environs le lendemain matin. Malheureusement, la vue magnifique qu’elle a sur le Mont Fuji depuis son jardin restera obstruée de vilains nuages… Mais nous la quittons, heureux de cette rencontre sur laquelle nous ne comptions plus, et les sacoches pleines de cadeaux (fruits, cartes postales, bonbons, chocolat…).

 

Camille.

 

PS : Nous sommes toujours à Tokyo que nous quittons dimanche matin, direction San Francisco !

 

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  1. Annick

    Une petite question : vous parlez le japonais, le chinois, le kasak, … ou la langue des signes ?

  2. Annick

    Un petit complément : Marc , bravo pour la qualité de ton short à fleurs qui traverse les pays sans faiblir!

  3. Les Planches

    Coucou des malouins en Normandie…
    La campagne est belle et colorée et l’accueil très chaleureux.
    Nous partons en balade dans le Perche.
    Un haiku de Sôseki :
    La brise d’automne se lève
    Avec elle l’araignée
    Toile scintillante.
    Bises de nous quatre.

  4. Prune

    J’ai enfin fini ma purée
    Je peux respirer
    Et votre blog regarder:
    Claquer la porte au nez ?
    Vraiment très mal élevé,
    Je suis outrée.
    Vivement le nouveau continent
    Pensez bien à mon papa et à ma maman
    Quand vous traverserez l’état californien
    Bisettes de Prunette

  5. Matt from Kazakhstan

    Marc and Camille,
    I’m so happy to read that you’ve had a nice time in Japan. It looks like you’ve experienced a lot in just a short time. Fuji is always elusive… I’ll keep following you while you are in the USA. I’ll be home around Christmas. If you are near maybe we’ll meet, who knows? Good luck and safe travels.

  6. muriel

    La mer danse
    Dans sa jupe bleue froissée
    Sous le vent qui chante

    Voici un superbe haîku écrit par deux petites filles de CE2 offert pour mon départ à la retraite.

    et cet autre

    Gris

    Le brouillard
    Dans la ville
    Joue danse et tombe

    Vous êtes en ce moment même en route pour la Californie. Je charge le vent de vous transmettre de la joie et du soleil, les deux éclaboussant le parc que j’ai sous les yeux. Je vous ai imaginés cheminant dans les paysages nippons, et j’ai ecore plus envie de partir…. Bye and kiss.

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