Arizona nightmare

La caravane
déc, 14 2011

On vous dit souvent que tout va bien, que la vie est belle, qu’on est heureux. Et c’est vrai ! Point de mauvaise foi ni de bonne humeur forcée, seulement une façon de voir le verre à moitié plein, toujours.

 

Mais vous vous en doutez, nous avons aussi nos petites baisses de régime. Ces coups de « moins bien » qui nous rappellent qu’un tour du monde à vélo, ça n’est pas des vacances…

 

Hier, nous avons fini la journée tard, dans la nuit, sous la pluie, sur une freeway pleine de poids lourds. Ce n’était pas drôle mais ça n’a pas duré longtemps.

 

Ce matin, fini la pluie. Nous reprenons la Route 66 (une vieille copine désormais) et passons d’un coup de pédale de la Californie à l’Arizona.

 

Faux-plat : ça grimpe dans ce paysage de far-west. Après le déjeuner, les gouttes commencent à tomber. Un peu plus franchement au fur et à mesure que le dénivelé s’accentue… Nous finissons par grimper un col à un peu plus de 1000 mètres sous des seaux d’eau, trempés jusqu’aux os d’un mélange de pluie et de sueur. Honnêtement, c’est dur. Pour moi en tout cas. Même si un coup d’œil à l’horizon permet d’admirer un paysage magnifique… j’en bave !

 

La descente n’est pas vraiment à la hauteur de la montée. Ça descend bien sur 10 km, puis on recommence un faux-plat. Vers 16h, petit coup de mou. Il faut un goûter pour recharger les batteries. La pluie a cessé mais il reste une vingtaine de km jusqu’à Kingman où nous voulons passer la nuit. Et ce faux-plat qui n’en finit pas…

Un aimable conducteur de pick-up nous propose de nous avancer mais nous refusons poliment la proposition. On va y arriver !

 

Une demi-heure plus tard, c’est la nuit qui tombe et Kingman qui n’arrive toujours pas. Trempés, doigts et pieds gelés, on pédale comme des robots. Je suis fatiguée !

Ah ! Ca y est ! les lumières de Kingman apparaissent enfin ! Et puis notre route s’en éloigne… Nous passons à côté de la ville qui a totalement disparu dans une obscurité à couper au couteau ! On se retrouve dans la nuit noire, crevés, à pédaler sans savoir trop où. Je suis épuisée, frigorifiée, je craque et les larmes se mettent à couler.

 

Heureusement, la ville finit par réapparaître et le logo d’un motel danse devant mes yeux comme un mirage. Nous nous y hâtons. La douche réchauffe nos corps engourdis et le lit nous tend les bras pour qu’une bonne nuit nous fasse oublier les difficultés de la journée…

 

Voilà à quoi peut ressembler une journée difficile. Même ici, aux États-Unis, où les routes sont faites d’asphalte, où nous communiquons aisément, où la nourriture et l’eau ne sont plus un sujet de préoccupation, la vie de cyclo-voyageur n’est pas qu’un long fleuve tranquille !

 

Dans tous ces moments, nous sommes deux pour nous serrer les coudes, et nous roulons en pensant à vous tous qui aimeriez peut-être être à notre place. Même si parfois… c’est nous qui aimerions être à la vôtre !

 

Camille.

If you like this Post, Let's share to the others
Digg Delicious Stumbleupon Technorati Facebook Twitter


  1. Les Planches

    Ah ! cette note…on l’attendait presque ! On se disait que ce n’était pas possible que la vie soit un long fleuve tranquille pour la Caravane. Mais je dois dire que nous avons tout de même frissonné d’émotion en te lisant Camillou !
    On t’envoie plein de courage et de ténacité. On est sûrs que Marc a assuré dans ces moments. Courage, la route est longue, mais au bout il y a …..encore un peu plus de bonheur.

  2. les malouins

    Heureux d’avoir de vos nouvelles.Ce que vous racontez est l’illustration des bulletins météo que je suis régulièrement le long de votre route.Un coup de vent du nord semble déjà souffler sur les Rocky Mountains.
    Allez plus que 1500 kms de montagne:-)
    Serrez les dents et les cales pieds et bientôt un break au chaud pour Noël
    Faites de belles rencontres…
    Nous vous embrassons

  3. Chambord Family

    Je m’disais bien que ça ne pouvait pas être rose tous les jours. Ca ne fait pas plaisir de lire cette note mais ça remet les choses à leur place et ça nous fait encore plus penser à vous. La 66 est longue mais vous allez y faire de belles rencontres, une fois de plus.
    Allez courage les petits, on pédale avec vous chaque jour !

  4. Lorène

    Ah… vive l’Arizona : climat hostile, faux-plats sournois et routes trompeuses !
    Mais je suis sûre que lorsque la pluie sera finie vous découvrirez aussi des couleurs magnifiques, un paysage plus accueillant et des motels qui auront un air de palace… et puis il y aura toujours un burger dans un coin pour vous remonter le moral !
    Rassurez vous à Paris c’est le même temps pourri, mais sans l’aventure !
    Bizzzzzzzzzzz

  5. Obrasil

    On pense à vous très très fort, on vous embrasse tout aussi fort et on vous encourage encore plus fort……..!!! biz de Lyon

  6. Clem

    Je vous envoie toutes mes forces depuis mon gros fauteuil bien au chaud, en grosse fainéante que je suis qui attend le foie gras de Noël…Mais vraiment, vraiment je compatis. Franchement Marco, maintenant que t’es un grand, tu pourrais pousser Camille dans les montées!
    On pense fort à vous, courage la caravane !
    Keep on smiiiiiiiling!
    Bises

  7. Julien Champeix

    Courage les aventuriers !
    Effectivement je pense que nous sommes souvent beaucoup à vouloir être à votre place, mais honnêtement je me dis à chaque fois que je viens voir le site, que je n’aurai jamais eu autant de courage, d’adaptabilité, de solidarité que vous!!!!
    Vous êtes les meilleurs !!!!
    Bon courage, et surtout bon kiffffff!!!!!
    Bises
    Julien
    Marj
    &
    Simon

  8. Sève

    Dure, je frisonne en lisant ce texte.

    Tenez bon, ça fait des souvenirs (c’est ce que je me dis toujours quand je suis dans une grosse galère).

    Bise

  9. Toute notre admiration à vous deux,courrage les sportifs de haut niveau,être face à soit même dans la montagne ça c’est du sport !!Les Rocky Mountain Horse du Limousin vous embrassent trés fort.

  10. Aude

    Bonjour,
    Bon courage à vous et surtout profitez-en à fond.

    Je sais que c’est pas toujours facile d’etre loin de tout son monde (surtout avec noel qui approche) mais c’est que du bonheur, des bons souvenirs.
    Rien ne vaut une grosse douche et quelques larmes… pour faire fuir les mauvaises ondes !!

    Je ne vous ai jamais vu mais j’ai l’impression de vous connaitre depuis presque un an maintenant.
    Continuez à nous raconter votre voyage avec autant d’anecdotes, donnez nous envie de partir et de visiter le monde autrement.
    C’est vraiment chouette ce que vous faites et j’espère bien vous imiter d’ici quelques temps.

    Je vous envoie tout plein de courage pour surmonter cette route (qui n’est peut etre plus qu’un mauvais passage).
    Bises à tous les deux
    Aude

  11. sybille

    Ma petite Camille,
    On a envie de te prendre dans nos bras quand on lit ton désarroi.
    Mais je suis rassurée car je sais que ton grand et valeureux Marc est à tes côtés et qu’il assure un max.
    On avait l’impression que vous nous protégiez à nous raconter que de jolies choses, mais non tout était vrai et les quelques rares galères, vous savez les conter aussi sans les cacher, même si vous savez que vos très proches les lisent et se feront un sang d’encre.
    Bravo mes chéris, on vous admire vous le savez et on est tous carrément accroc à vos pérégrinations.
    NB: je vais passer Noël avec Mamate, on pensera beaucoup à vous à l’autre bout du monde.
    big big kiss

  12. muriel

    Elle était bien froide cette pluie et bien noire cette nuit…. Heureusement que vos muscles bien entraînés et votre moral vous permettent d’avancer encore et toujours et d’imaginer le soleil des lendemains. Je vous souhaite de puiser chaleur et réconfort – en cas de « coup de mou »- auprès d’hôtes accueillants, sans oublier évidemment les spécialités américaines bien roboratives! Bisous.

  13. annick

    Courage! Le plus dur est fait! C’est vrai que ces larmes nous rassurent dans un certain sens, nous avions l’impression que ce voyage était « trop facile ». Cela devient réel pour nous qui avons des courbatures au moindre effort et qui sommes essouflés en montant 2 étages à pied.
    On vous embrasse très fort!
    Les Chevigny

  14. Bertrand de Ch.

    C’est marrant de constater que les commentaires sont plus longs quand vous nous avouez qq turpitudes pour ne pas dire vos emm..dements. Peut-être qu’on attendait cet aveu d’épuisement et de larmes pour enfin pouvoir vous encourager. Encore heureux que vous n’ayez pas alors crevé, cassé une chaîne ou fait une mauvaise rencontre.
    Et c’est là votre force de nous avoir toujours décrit les bons moments et d’avoir su garder pour vous les moments de découragement.
    A croire qu’à chaque carrefour vous « Positivez ».
    Alors que vous dire : « Bon courage » ou « Bravo et Merci »,
    Les deux bien sûr.

  15. Allez les p’tits loups, courage! On sait tellement ce que c’est! Mais tout cela vous paraîtra des bons souvenirs quand vous serez de retour au bercail… Des moments qui soudent et dont on se souvient!
    On pense bien à vous et on vous réserve un accueil chaleureux avec un lit et du chauffage, quelque part en France! Gros gros bisous!

  16. jojo G

    Camille, si jamais tu manques d’énergie et de hargne, dis toi que je pense toujours que tu ne sais pas passer les vitesses en montée, normalement ça devrait revenir… La bise.

  17. Bonjour la caravane! je suis depuis un moment vos aventures. Je suis moi-même avec mon ami, à vélo, autour du monde, pendant 1 an. Nous sommes en Asie, sous la pluie battante et partageons la route avec les poids-lourds qui aiment faire mu-muse avec leur klaxon… Petit coup de mou aussi! Nous savons bien ce que c’est! Nous vous souhaitons pleins de courage pour la suite. Demain sera une autre journée!

  18. Aliette

    Moi ce qui m’épate le plus c’est que, ma petite Camille, tu as mis prequ’un an pour nous avouer que ce n’etait pas rose tous les jours. Bien entendu qu’on s’en doutait, c’est pour ça que vous etes nos heros et qu’on raconte a tout le monde autour de nous vos aventures extraordinaires et a quel point on est fiers de vous ! Courage, la trève de Noël approche ! Je pense à vous 2, epuisees dans le froid, la pluie et le noir : Quelle galere ! Merci de nous avoir fait partager ces moments de doute et de souffrance, on est avec vous, on vous aime.

  19. François (de rouzic)

    Allez, courage, ce n’est plus le moment de faire demi-tour !
    Bises,
    François

  20. biquette

    enfin la vraie vie ses hauts ses bas ,chez vs on avait l’impression que les bas n’existaient pas( mm si ns ne sommes pas nés d’hier).vs ns avez fait réver jusqu’a maintenant et demain, qui est un autre jour ,reverra aparaitre ce superbe sourire que vs ns offrez depuis votre départ.Je vs embrasse et vs envoie toute mon énergie

© Copyright Reserved La Caravane à Pédales 2009. | Connexion